[RP] Une attente interminable...

D'abord ça braille, ensuite ça s'écarte et hop voilà l'ours entouré de ses hommes qui apparaît sur le pont-levi. Le premier truc qui lui vient à l'esprit n'a rien d'une formule de politesse. Bon Dieu qu'il est sexy !!! Elle avait toujours du mal à gérer l'envie qu'elle avait de lui dès qu'elle le voyait, ce qui, selon les circonstances, pouvait être assez gênant... Et là c'est le cas, d'abord elle rosit légèrement comme une jouvencelle, ce qui l'agace et la perturbe, ensuite y'a toute cette foule et enfin ses enfants... Elle le regarde s'approcher, Souffre la rejoint, lui retirant les rênes de leur deux montures, elle se retrouve bras ballants, en tenue de cavalier, les mèches folles s'échappant de son lourd chignon serré dans une longue tresse, elle tripote une mèche comme à chaque fois qu'elle a envie de partir en courant, ses jades vrillés à ses saphirs.

Au début, elle ne saisit pas vraiment ce qu'il lui dit, elle le regarde, comme si ils étaient seuls au monde, mais ça n'était malgré tout pas tombé dans l'oreille d'un sourd...

Monseigneur, ma mère n'a d'ordre à recevoir de personne et qui êtes-vous donc pour solliciter quelque marque d'affection de sa part ?

De rose, la Dame de La Force devient cramoisie et marmonne, à peine intelligible...

Mon fils... Cantor...

La voix fluette du garçon de neuf ans venait de faire l'effet d'une bombe au milieu du silence curieux de la foule.

Si il n'avait pas pris les choses en mains, elle serait restée pétrifiée pendant des heures.

Elle n'avait pas parlé aux enfants, espérant que cela viendrait d'eux, qu'ils le choisiraient et lui feraient la vie pour qu'elle se lie à cet homme, mais c'était sans compter avec l'ours. Lui n'avait pas l'intention d'attendre, de dissimuler ou de prendre plus son temps désormais. C'est vrai que cela faisait des mois, mais ses dernières erreurs en date l'avaient rendue frileuse quant à des présentations officielles... Ben là tu as réussi ton coup, bel exploit !!! Et tu n'as aucune excuse pour commettre un infanticide, sauf celle d'avoir oublié que l'ours est... l'ours ! P'tain !!! Cantor a dû poussé sa soeur et est penché par la fenêtre de la portière comme celle-ci quelques minutes plus tôt. Il est beau, son portrait craché, roux, vif, jaloux et amoureux comme elle, sauf que l'objet de son adulation est sa propre mère... Les jades semblables aux siens toisent l'ours quatre fois plus grand que lui sans sourciller, un peu rouge sous l'émotion de sentir qu'une fois de plus sa génitrice est en train de lui échapper.

Mais les choses s'arrêtent là car l'homme finit par retourner près de sa mère et l'embrasser devant tout le monde !!!!! Mamaaaaan empêche-le ! Fait quelque chose !!! C'est alors qu'il se sent tiré en arrière, à l'intérieur du coche, par le sage de la fratrie. Floris le regarde de ses yeux bleus acier, comme son géniteur et secoue la tête.
- Quelque chose à changé... Regarde où nous sommes, on est plus du tout dans le même milieu là... Tu as toujours su que Maman a besoin de vivre une vie de femme normale, nous partirons un jour... et elle restera seule, c'est ça que tu veux pour elle ?
- Je ne la quitterai jamais !
- Tu passes ton temps à rêver de guerre et de voyages et tu oses dire que tu ne la quitteras jamais !
- ...
- Lucie a raison, nous sommes comme elle, nous avons besoin de bouger, de vivre de nouvelles expériences, laisse Maman trouver son bonheur...
- Et puis il a un énoooorme château !!! Vous croyez qu'il donne des bals ????
Les deux frères se regardent et éclatent de rire, décidément leur frangine ne perdrait jamais le Nord... Ils pouvaient compter sur elle pour voir le côté pécuniaire et héraldique de toute chose.
Pendant ce temps...

Ben pendant ce temps, la rousse, qui n'a toujours pas dit seulement "bonjour" à son amant, se retrouve soulevée dans les airs, le teint plus que cramoisi, et embrassée avec passion. Baiser auquel évidemment elle ne résiste pas, incapable qu'elle est d'avoir un soupçon de pensée cohérente quand elle est dans ses bras... Alors dans un murmure

Oui je suis là... en l'air... contre tes lèvres... devant tout le monde... Je t'aime mais tu me le paieras mon amour.

L'intervention d'Aarhon qu'elle s'empresse de saluer chaleureusement, toujours honteuse de leur dernière rencontre et de ce qui en avait découlé, lui permet de reprendre un teint de porcelaine légèrement halé par le grand air et surtout une contenance. Profitant du soleil hivernal comme excuse, Patt met sa main au-dessus des yeux et admire son amant en train de distribuer ses ordres. Elle passe inconsciemment le bout de sa langue sur ses lèvres en l'admirant discrètement, ils se sont manqués trop longtemps et elle a faim la môme au loup, très faim même... Sauf que c'est pas le bon moment, le bon endroit, et ils sont pas seuls au monde, tout ça...
Lorsqu'il revient vers elle, la rousse baisse vivement les yeux, trop consciente que lui ce regard là il le connait et que c'est pas, mais alors vraiment pas, le moment de lui mettre des idées de luxure dans la tête.
Elle se contente donc de hocher du chef quand il lui explique la conduite à tenir et se tourne vers ses hommes et le coche.

Tous en selle et au pas !!!

Ensuite elle s'accroupit face à Truffe resté entre les deux montures de tête, lui grattouille le haut du crâne et plonge son visage dans la fourrure de son cou. La forêt mon beau, je viens... plus tard...
Le grand mâle a un regard d'intelligence et file en vitesse dans l'autre sens, créant à nouveau un mouvement de panique pour ceux qui ne l'avaient pas encore croisés. Elle sourit, amusée du comportement de la foule, plus dicté par les légendes urbaines que par l'expérience. Puis se tournant vers l'ours.

Nous vous suivons...

Elle saute en selle aussi souplement qu'une acrobate et lève le bras en signe de départ. Derrière, elle a entendu les enfants rire, une bulle qui l'étouffait éclate, tout espoir était permis. Lorsqu'elle serre les talons de ses bottes contre le flanc de sa jument, les jades s'écarquillent de curiosité, ne perdant pas une miette au fur et à mesure que le domaine révèle ses secrets...